Le bureau des Atrocités de Charles STROSS

L’informatique mène à tout, c’est bien connu. Vous avez déjà entendu parler de ces hackers qui, une fois pincés par un gouvernement, ont le choix entre un séjour tout frais payés dans un lieu coupé du monde ou mettre leurs talents au service de ceux qu’ils ont piraté ? Bob Howard pourrait vous en parler, même s’il n’a jamais essayé de publier les dossiers secrets de Buckingham Palace. Il s’est malencontreusement aperçu que les théories mathématiques appliquées grâce à l’informatique mènent à la thaumaturgie et que les êtres extérieurs à notre univers ne sont pas foncièrement sympathiques. Recruté par la Laverie, un organisme très secret aussi connu sous le nom de bureau des Atrocités, il met ses talents en œuvre pour que les citoyens lambdas ne se doutent jamais de la finesse du tissu de la réalité et puissent continuer à dormir en paix.

J’avais reproché au roman de Charles YU, Guide de survie pour le voyageur du temps amateur, de donner trop de détails scientifiques qui plombaient l’histoire. Charles STROSS sait exactement comment doser les détails scientifiques et les illustrer de façon à les rendre tout à fait digestes pour n’importe quel lecteur. Il a également compris que l’humour et l’horreur font très bon ménage et sait autant user de l’un que de l’autre. Je vous le recommande vivement. En ce qui me concerne, je compte bien mettre la main sur ses autres romans.

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Guide de survie pour le voyageur du temps amateur de Charles YU

Quand je commence un livre, je vais toujours jusqu’au bout, qu’il soit bien ou pas : je ne supporte pas de ne pas savoir ce qui se passe à la fin. Je m’accroche, quitte à prendre plus de temps que prévu pour le lire.

Ce comportement m’ a permis de découvrir de bonnes histoires qui avaient un peu de mal à démarrer ; parfois cela m’a fait lire des navets dont je ne comprends pas que quelqu’un un jour se soit dit « C’est une bonne idée d’éditer cette histoire ». Plus rarement, je me suis retrouvée à la fin d’un roman, perplexe.

Le livre de Charles YU rentre dans cette catégorie : je ne peux pas dire qu’il est mauvais, mais je ne peux pas non plus dire que je l’ai aimé…

Tout d’abord, je préfère le titre original « How to live safely in a science fictionnal universe » : il prête moins à confusion.

Ensuite, c’est de la science-fiction dure, ce qui est toujours délicat : il est très facile de perdre un lecteur quand on se lance dans de grandes explications théoriques et scientifiques. On peut rapidement devenir soporifique.

Le héros, Charles YU, réparateur de machines à voyages dans le temps, est à la recherche de son père, pionnier du voyage dans le temps dont la contribution à cette technologie n’a jamais été reconnue par ses pairs. Il évolue dans un univers fictionnel, accompagné d’un chien qui n’existe pas et de l’IA de sa machine à voyager dans le temps.

L’éditeur dit que ce premier roman est « plein de rythme et d’humour ». Je n’en suis pas du tout convaincue, mais j’en ai quand même retenue une phrase pour ma compilation de citations :

« La vie n’est, dans une certaine mesure, qu’un long dialogue qu’on a avec son avenir sur toutes les façons dont on va  se mettre dans la mouise au cours des prochaines années.«